Mon enfant de Berlin d'Anne Wiazemsky
"Ce blog a décidé de s'associer à un projet ambitieux : chroniquer l'ensemble des romans de la rentrée littéraire!
Vous retrouverez donc aussi cette chronique sur le site Chroniques de la rentrée littéraire qui regroupe l'ensemble des chroniques réalisées dans le cadre de l'opération. Pour en savoir plus c'est ici."
Anne Wiazemsky évoque dans Mon enfant de Berlin la jeunesse de ses parents, et plus particulièrement de sa mère, Claire Mauriac. Ambulancière pour la croix rouge française pendant la deuxième guerre mondiale, Claire a 27 ans en 1944. Elle tente de donner un sens à sa vie, d'être plus que la fille de François Mauriac, ou la fiancée de Patrice, détenu en Allemagne depuis le début de la guerre.
Plus l'armistice approche, et plus la jeune femme sent se refermer sur elle le piège des convenances, et le retour à l'oisiveté qui sied à une fille de bonne famille.
Que de bonnes critiques sur ce roman... Et quelle déception! Je m'attendais à un super roman dans une Europe qui se débat dans les contradictions d'après guerre. Et ce récit monocorde d'une petite fille gâtée, qui se plaint sans cesse de sa misérable vie, de ses migraines, de ses crises de foie m'a quelque peu énervé. Bon, c'est vrai que c'est entraînant, que ça se lit vite comme une petite fugue virginal, c'est vrai que l'époque m'intéresse.
Mais, mais, il y a ce mais. Je n'ai pas réussi à adhérer, à être véritablement portée par le récit. Parler de ses parents, de leurs rencontres, de leurs jeunesse doit être un exercice délicat, car il faut bien faire abstraction de cette filiation pour leur rendre justice, et là, la pudeur d'Anne Wiazemsky, les non-dits, et le manque de profondeur de ses parents s'ils sont bien la preuve de l'amour que l'écrivain porte à ses parents, sont aussi la preuve de son manque d'objectivité.
Mon enfant de Berlin est donc une lecture qui ne m'a laissé aucun goût, ou presque, c'est un peu trop fade. Pourtant, la matière était là, et la fin, autour de ce dialogue avec Olga de Rosen m'a plu, plus encore que les 220 pages d'avant...
Clarabel & Sylire ont adoré! Mais Lilly est elle aussi très sceptique!
Mon enfant de Berlin d'Anne Wiazemsky, Gallimard, 2009